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Inferno Triathlon, un triathlon au format énorme et impressionnant

Fin de la course à pied sur Inferno Triathlon

L’Inferno Triathlon je l’avais en tête depuis quelques années… Je m’y suis préparé et je l’ai fini au mental.

La veille de l’Inferno triathlon

La course commence bien ici car c’est du sport pour s’organiser. L’Inferno Triathlon n’est pas un triathlon comme les autres. Déjà on pourrait penser que compte tenu de ses distances, il sera moins long qu’un Ironman classique mais il n’en est rien. C’est même plutôt le contraire.

Préparation des sacs du triathlon

Ensuite il n’y a pas 3 mais 4 épreuves : Natation + vélo de route + VTT + trail.

Et enfin, aucune des zones de transition ne se situe au même endroit. Il faut donc déposer tout son matériel sur différents sites. Mais on n’a pas toute la journée pour le faire. C’est entre 12h et 17h qu’il faut réaliser tout cela. Donc pas de temps à perdre.

Je commence à préparer mes 5 sacs le jeudi soir, pour faire une dernière vérification le vendredi matin :

  • Pour les affaires de natation + course à pied (si jamais la natation est annulée) et les affaires d’arrivée pour se réchauffer lorsque je serai à 3000m d’altitude => le sac vert ;
  • Les affaires de vélo => le sac rouge ;
  • Les affaires pour le VTT => le sac jaune ;
  • Et enfin les affaires pour la course à pied ou plutôt le trail => le sac bleu.

Détails des sacs

Une des difficultés sur ce triathlon est qu’il se déroule en montagne, et dans cet environnement, la météo peut vite changer. Même s’il est annoncé une belle journée, on n’est pas à l’abri qu’un nuage se pointe et que la température chute rapidement. Il faut donc prévoir dans chaque sac, des affaires pour le froid, la pluie et le beau temps.

Sac vert : Affaires personnelles

Sac rouge : Vélo de route

Sac jaune : VTT

Sac bleu : trail

  • Une paire de chaussures de trail les Invo8 X-talon G 235 ;
  • Une paire de chaussettes respirantes Verjari ;
  • Deux manchons foncés pour les bras ;
  • Une paire de manchons foncés pour les mollets ;
  • Deux manchons blancs pour les bras ;
  • Un bidon avec paille contenant un mélange perso ;
  • Une veste thermique légère.

Le matériel utilisé

Au départ

J’ai sur moi :

sortie de l'eau après une natation chaotique
  • Une trifonction Lanza Triad Poli avec manches ;
  • Des manchons clairs pour les mollets ;
  • Deux bonnets silicone, un de l’organisation et un perso ;
  • Une paire de lunettes anti-reflet car le soleil sera de face lorsqu’il se lèvera ;
  • Une combinaison néoprène Aquaman ;
  • Ma montre ;
  • Des manchons pour les bras.

Transition 1

Sur mon vélo de route j’ai positionné :

dépôt du vélo de route à la transition 1
  • Mon compteur vélo ;
  • Mon casque ;
  • Une paire de lunettes de soleil ;
  • Un bonnet léger anti-sueur ;
  • Deux cookies ;
  • Un gel 100 Maurten ;
  • Deux bidons de 750ml contenant du sucre ;
  • Un bidon de 500ml contenant de l’eau ;
  • Une cartouche de mousse en cas de crevaison ;
  • Une trousse de réparation pour changer une chambre à air et/ou un pneu.

Transition 2

Sur mon VTT :

dépôt du VTT à la transition 2
  • Un bidon de 750ml de sucre ;
  • Un bidon de 500ml d’eau ;
  • Une sacoche de réparation.

Transition 3

dépôt du sac de trail à la transition 3

Ici il n’y a rien à mettre puisque je suis à pied… voir contenu du sac bleu.

Stratégie de course

Ma stratégie et mon objectif sur l’Inferno Triathlon sont clairement de finir. D’après mes expériences sur d’autres courses comme le Ventouxman et l’Embrunman j’ai posé une estimation à 11h19′ mais comme vous le savez peut-être, j’ai terminé loin de ce qui était prévu. C’est dire la difficulté de ce triathlon hors normes.

Pour en revenir à ma stratégie, la consigne est claire : Ne pas se mettre dans le rouge en natation ni en vélo et ni dans les côtes sur la partie trail. Il reste donc deux moments où je vais pouvoir m’employer un peu plus. La première, ce sont les 5 premiers kilomètres de course à pied qui sont sur du plat et bitumés. Et la seconde se trouve près de Mürren où il y a une section de plat à environ 1500m d’altitude. Je compte bien courir « vite » sur ces deux zones. À la fin de la section de Mürren, je reprendrai la marche pour finir le dernier kilomètre vertical.

Prédictions

J’avais prévu une répartition chronométrique comme détaillé ci-dessous :

  • 59′ en natation ;
  • 5′ sur la transition 1 ;
  • 4h02’30 » sur la partie vélo, soit 24 km/h. Je pensais que c’était plus facile qu’Embrun où j’avais roulé à 23 km/h et je pensais être plus fort ;
  • 5′ sur la transition 2 ;
  • 1h52’30 » en VTT où je pensais rouler à 16km/h ;
  • 5′ sur la transition 3 ;
  • Et pour finir 4h10′ sur la partie pédestre.

Soit bien un total de 11h19′ sur l’ensemble de la course.

Voilà, le tableau est dressé il me reste à le réaliser au mieux.

La natation sur l’Inferno Triathlon

C’est l’heure du départ

Il est 6h30 et le départ est donné. L’eau est bonne et le jour se lève doucement. Nous devons viser la tour d’un château qui se trouve à environ 3100m de la plage de Thoune. Celle-ci est éclairée mais quelques minutes après le départ elle s’est éteinte. Entre les clapotis provoqués par les bateaux, le manque d’éclairage et l’absence de bouées, je ne sais pas comment j’ai fait pour nager aussi droit. Nous ne sommes pas très nombreux à partir et c’est un gros avantage puisque je peux poser ma nage immédiatement.

Swimrun ou triathlon ?

Je me crois sur un swimrun tellement je dois chercher au loin le seul repère que je vois à peine et je sens bien que cela me gène dans la gestion de l’effort. Je n’ose pas pousser à fond, je suis sur la réserve de peur de trop dévier et de perdre de l’énergie pour rien. Quand j’aperçois enfin l’endroit où l’on doit sortir, j’ai l’impression d’être resté dans l’eau trop longtemps et c’est le cas. Un coup d’oeil sur mon chrono qui affiche 1h04’30 » ! J’ai le même chrono que sur un Ironman sauf qu’ici il n’y a que 3100m. Même si la consigne est respectée (ne pas se mettre dans le rouge) je suis tout de même un peu déçu de ma nage.

La sortie de l’eau vers T1

Ce n’est pas grave, je passe à la suite qui consiste à chercher mon vélo. Comme la veille le site n’était pas terminé d’être monté, je n’ai pas réussi à trouver un repère fiable. Je parviens tout de même à respecter ma prédiction en repartant après 4’47 » de transition.

La partie vélo de l’Inferno Triathlon

Premier col

J’attaque le vélo très tranquillement où je dois rester concentré le plus possible. La circulation n’est pas coupée, les descentes sont rapides et nous n’avons pas le droit de doubler les voitures. Et surtout il faut s’alimenter continuellement pour assurer la suite de l’aventure.

Les paramètres de suivi

Pour réaliser ce parcours je regarde une donnée importante qui est le couple de force et dans mon cas je dois rester le plus possible sous les 30 N/m. Une fois cette force atteinte, j’adapte le braquet pour être entre 70 et 80 tr/min dans les côtes et entre 80 et 85 tr/min sur le plat. Et pour optimiser le rendement, je m’efforce d’avoir une efficacité de pédalage d’au moins 80% sur les pédales. Tout cela doit me permettre de développer une puissance ajustée de 210 watts sur l’ensemble du parcours ce qui correspond à la puissance que je développe sur Ironman.

Deuxième col

Cette stratégie me garantit que je peux courir par la suite, toutefois je suis encore loin de mon estimation. Je n’avais pas mesuré à quel point les pourcentages des pentes étaient élevés. Je peux vous dire que mon plateau de 34 dents et mon pignon arrière de 32 et 34 dents, c’était ce qu’il me fallait. Si je peux vous conseiller un braquet, c’est celui-ci car sur le dernier col qui est interminable avec parfois des portions à plus de 18%, mieux vaut avoir de la marge sur votre braquet.

Fin du vélo

Au final je pose le vélo avec encore 20′ de perdues sur mon estimation. À ce moment précis je comprends que ça n’est surtout pas la peine de tenter de rattraper le retard sur le VTT. Je pose d’ailleurs une nouvelle estimation à 2h30′ car même si je ne me sens absolument pas fatigué ni même courbaturé, il reste encore du chemin et je ne suis pas là pour réaliser un temps, mais pour finir.

Le VTT de l’Inferno Triathlon

La transition 2 se passe bien. Je suis rapide et précis, je suis donc encore lucide.

La montée facile

Sur mon VTT je suis confiant mais je vais très vite déchanter… Je n’ai pas les bons développements par rapport au parcours. Pendant plusieurs kilomètres nous sommes sur du bitume en VTT. Ce n’est pas génial mais au moins ça offre une bonne adhérence et même là je dois forcer sur les pédales. Qu’est-ce que ça va être sur les chemins ?

Je suis aux alentours de 60 tr/min en fréquence de pédalage et même sans capteur de puissance, je sens bien que musculairement je dois appuyer fort. Cela m’inquiète pour la course à pied. Je prends sur moi et me concentre sur ma technique de pédalage.

La montée difficile

Toujours en côte, on aborde ensuite la partie chemin avec des pierres qui se dérobent si on a le malheur ne de pas avoir un pédalage fluide. Je dois appuyer encore plus fort. Je ne regarde plus mon compteur car ça m’effraie de voir que je passe sous les 60 tr/min.

Enfin le sommet !

Puis j’arrive sur une partie où la pente est tellement raide que je préfère poser les pieds au sol. Je suis tellement penché sur le guidon pour maintenir la roue au contact du sol que je sens que mon dos commence à en souffrir. Compte tenu de ma vitesse de déplacement, la marche ne sera pas beaucoup moins rapide mais surtout le gaspillage d’énergie lui sera considérablement abaissé.

Le reste de la montée du VTT est vraiment difficile. Heureusement que le paysage est magnifique car sous cette chaleur et l’effort je perds énormément de sueur. Tant et si bien que sur la partie VTT je bois plus de 2 litres d’eau et ce n’est pas de trop.

La descente rapide

Arrive enfin la descente pour se reposer un peu. Mais en fait ce n’est pas possible car il y a beaucoup de gravillons et il faut slalomer entre les piétons. Donc il faut freiner au bon moment pour ne pas glisser et rester attentif pour ne pas percuter quelqu’un.

La descente technique

Puis arrive la partie technique du parcours. Quand je vois ce qui m’attends avec la pente négative qui se présente devant moi, je préfère poser les pieds au sol. Honnêtement, après plus de 9h d’effort sans repérage des difficultés dignes d’un circuit de descente je ne vais pas risquer une chute. Dès que possible je remonte sur le vélo, mais c’est tellement technique pour moi que la position en isométrie me tétanise les muscles des cuisses mais aussi des épaules. La descente n’est pas du tout reposante. Il est difficile de boire et une faute d’inattention peut engendrer une chute, donc prudence.

La descente pilotage

Heureusement ça se calme et le circuit redevient moins technique mais avec une succession de virages en épingle. Les freins sont écrasés, j’en ai mal aux avant-bras et aux trapèzes. J’en viens à me dire : « Vivement la fin de la descente ».

Sur le plat

Ouf, retour sur le plat et le bitume, c’est le moment où je sais que le parcours VTT est bientôt terminé. J’en profite pour boire et manger. Je m’assouplis le dos, décongestionne les cuisses comme je peux et je roule tranquille jusqu’à T3.

Et le trail de l’Inferno Triathlon

Dernière transition

Sur cette dernière transition j’ai pris un peu plus de temps pour remplir mon sac d’hydratation. Il fait très chaud et ce n’est vraiment pas le moment d’avoir un coup de chaleur.

Pour optimiser tout de même cette transition, je repars en finissant de me préparer tout en courant. Il me reste à mettre de la crème solaire sur les avant-bras, la nuque et le nez. Puis j’enfile de nouveaux manchons sur les bras. Je prends les clair compte tenu de la météo.

remplissage du sac

Il est temps d’accélérer

Contre toute attente je me sens très bien. Je ressens bien une légère fatigue, mais elle est générale et cela n’influence pas négativement ma foulée qui est fluide. Je peux donc mettre en application ma stratégie de course pour courir à bonne allure durant 5km.

Premier kilomètre vertical

Comme prévu, dès le premier pourcentage de pente, je préfère marcher et attendre la prochaine portion de plat pour recourir. Ici rien de bien particulier. J’en profite pour m’alimenter tranquillement et je regarde le paysage. Encore une fois, j’en prends plein les yeux.

Passage à Mürren en course à pied

En approche de Mürren

C’est le moment de reprendre la course à pied et c’est avec une belle surprise que je ne ressens que très peu de fatigue physique. J’arrive à bien dérouler ma foulée et surtout je parviens à me relâcher complètement dans les deux ou trois faux plats descendants.

Le dernier kilomètre vertical

De 1700 à 2400m ça va

C’est l’ascension finale à la sortie de Mürren. J’attaque donc le dernier kilomètre vertical et je sais qu’il me reste environ 8 kilomètres (7,730km pour être précis). Je suis à environ 1700m d’altitude et tout va bien. Lorsque la pente dépasse les 4%, je marche, en-dessous je trottine.

De 2400 à 3000m ça ne va plus

Arrive le moment où j’atteins les 2400m d’altitude, je vois une portion où je peux courir et là je suis scotché ! Plus de souffle, impossible de respirer normalement, je sens des fourmillements dans mes mains et mes pouces et index deviennent tout blancs. Que se passe t-il, je n’ai pourtant pas la maladie de Raynaud et là je comprends que l’altitude va être un problème.

Vivement la fin de cette course

il me reste 3,6 kilomètres et 600m de dénivelé positif, donc rien du tout et pourtant je n’avance plus. Si je lève un pied trop haut, je suffoque. De même que si je parle avec un bénévole je m’essouffle… Je dois régulièrement m’arrêter pour que l’hyperventilation que je pratique me permette de me ré-oxygéner. J’avance à 2,46 kilomètres par heure en moyenne et je vais mettre près de 1h20 pour parcourir ces 3,6 derniers kilomètres. Il y a de la neige, le vent est frais et chaque pas me demande un effort. Je m’arrête pour respirer puis j’avance un peu, voici comment j’ai terminé cette course.

Chilthorn point culminant de l'Inferno Triathlon

Je termine épuisé psychologiquement, heureux mais vidé. Tellement fatigué qu’il est difficile d’exprimer ma joie. Alors je reste assis avec Caroline près de moi pour profiter de ce moment ensemble. Je suis bien mais incapable de m’exprimer. Une course qui m’a fait sortir de ma zone de confort et qui m’a également poussé dans mes retranchements psychologiques. C’est ce que j’étais venu chercher donc merci à l’Inferno Triathlon.

Je ne peux m'exprimer qu'en silence après la finish line

Les choses importantes à savoir sur l’Inferno Triathlon

L'article n'est pas terminé, si vous souhaitez lire la suite de l'article il vous suffit de vous abonnez à ce blog.

Conclusion de l’Inferno Triathlon et remerciements

Pour conclure, je ne regrette absolument pas de m’être engagé sur cette course. Le dépaysement était au rendez-vous et l’effort pour finir était à la hauteur de sa réputation.

Un merci aux bénévoles et aux organisateurs de ce beau triathlon si particulier.

Un grand merci également à Louison et Laurent qui m’ont aidé en course à pied et vélo dans mes derniers entraînements.

Et enfin un énorme merci à ma Caroline pour tout le suivi, la logistique, les photos, les encouragements et sa présence durant tout ce séjour en Suisse pour m’aider dans cette aventure qu’était cet Inferno Triathlon.

Ma supportrice numéro 1 sur cette course

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