Vitesse de pronation
Comme nous l’avons vu dans la définition de la proprioception à savoir qu’elle est la conscience subconsciente de la position des différentes parties de son corps sans avoir à regarder pour maintenir un bon équilibre, d’ajuster sa posture et de réagir efficacement aux changements de terrain ou aux mouvements de son corps.
Cela est intéressant à savoir mais concrètement, comment peut-on mesurer sa proprioception ? Faut-il attendre de se blesser pour aller voir un kinésithérapeute ou tout autre spécialiste pour soigner cette blessure ? Une fois que l’on est guéri ou avant que l’on soit blessé, comment suivre l’évolution de sa proprioception ?
Se sont des questions que je me suis posé et j’ai trouvé la réponse chez Ikinesis via une des mesures que propose l’analyse du capteur. Cette donnée est la vitesse de pronation.
Selon moi, la vitesse de pronation est l’expression de la proprioception de la cheville. Voyons cela en détail…
Proprioception et vitesse de pronation
La proprioception
La proprioception de la cheville est liée à la vitesse de pronation. Elle implique la perception de la position et des mouvements du corps. La proprioception de la cheville permet donc au corps de détecter la position des articulations et les mouvements du pied.
La vitesse de pronation
Dans le cycle de la course, il y a généralement (mais pas toujours) une phase de pronation initiale pour l’absorption des chocs. Ensuite il y a la phase de supination pour la propulsion. La vitesse de pronation est donc la rapidité avec laquelle ces mouvements de pronation et de supination se produisent.
En définitive, une bonne vitesse de pronation contribue à un contrôle moteur plus précis, à une meilleure stabilité.

Dans l’illustration ci-dessus, l’important n’est pas la pose du pied (talon, médio, pointe… Ce n’est pas la question ici), mais son inclinaison.
Comme on le voit sur le schéma ci-dessous, Ikinesis mesure cette inclinaison au moment de l’impact.

Mais surtout, il mesure également son angle à la fin du temps de contact. Et il peut arriver que le pied se retrouve en torsion.

Des angles trop excessifs ou trop restrictifs dans les mouvements et une vitesse de pronation faible engendre quelques soucis :
- Manque d’Amorti : Des angles trop restrictifs provoque un manque de capacité d’absorption des chocs lors de la pose du pied.
- Stabilité Réduite : De même que des angles modérées engendre une mauvaise stabilité et influence négativement l’équilibre de l’athlète.
- Risque de Blessures : Un déficit dans les mouvements augmente le risque de blessures, en particulier aux niveaux des articulation des pieds, des chevilles, des genoux et même des hanches. Mais cela va plus loin. Les tenons, ligaments et les muscles souffrent d’avantages.
- Inefficacité de la Propulsion : Enfin, une mauvaise vitesse de pronation implique un manque d’efficacité dans la foulée dans sa capacité à générer une propulsion puissante.
Comment utiliser cette donnée ?
D’après une étude, la vitesse de pronation qui s’exprime en degrés par seconde « °/s » nous donne des informations précises sur l’athlète :
- Par exemple la vitesse de pronation augmente avec la vitesse de translation. Cela nous permet également de découvrir à partir de quelle vitesse de translation, la vitesse de pronation stagne ;
- Par ailleurs, la vitesse de pronation nous indique le niveau d’expérience de l’athlète. Plus celle-ci est élevée et plus cela témoigne que la cheville de l’athlète réagit bien à l’impact au sol. Par exemple, pour une même vitesse, un athlète novice peut avoir une vitesse de pronation de 300°/s alors qu’un athlète expérimenté aura une vitesse de pronation de 500°/s ;
- Grâce à cette mesure nous pouvons également indiquer à l’athlète, quelle paire de chaussures correspond le mieux à sa vitesse de pronation. Ainsi nous pouvons l’aider à choisir un modèle qui dénature le moins sa dynamique de foulée.
Cette mesure et donc importante mais pas déterminante dans l’analyse de la foulée. Il faut bien évidemment prendre en compte le Duty Factor et le range of motion pour compléter l’analyse. En effet, s’il y a corrélation entre vitesse de translation et vitesse de pronation. Il n’y a pas de corrélation entre range of motion ou duty factor et vitesse de pronation. Par conséquent vous pouvez très bien observer un athlète avec une très bonne vitesse de pronation mais avec un range of motion qui mériterait d’être améliorer.
Améliorer sa vitesse de pronation
Même si rien ne remplace la pratique, la vitesse de pronation se travail et se prépare beaucoup en amont. Cela passe par un échauffement plus ou moins complet mais il est certain qu’un échauffement bâclé réduira cette vitesse et nuira à la performance tout en favorisant le risque de blessures. Voici une procédure d’un bon échauffement :
- La réalisation de mouvements articulaires avant même de commencer à courir on favorise une bonne proprioception ;
- Selon les sensations perçues durant les mouvements articulaires, on peut ensuite faire de l’auto-massage ;
- Ensuite on réalise un léger échauffement en footing avant de faire des exercices de post-activation musculaire ou de mobilité articulaire. Toujours en restant à l’écoute de son corps vous pouvez ajouter des mouvements de Facilitation Neuromusculaire Proprioceptive (PNF en anglais) ou encore des NMT (NeuroMuscular Traning) qui sont des exercices d’étirement dynamique ;
- Puis reprendre un footing en alternant quelques gammes ou drills.
Il n’est pas nécessaire de réaliser toutes ces étapes à chaque fois pour avoir une bonne vitesse de pronation. Toutefois, plus votre séance de course sera longue et/ou difficile et mieux ça sera.