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FTP et compagnie sans moi Coggan

FTP et compagnie, sans moi Coggan

sans moi coggan

Si vous ne le connaissez pas, je vous présente Andrew Coggan. C’est un célèbre physiologiste et expert dans le domaine de l’utilisation des capteurs de puissance pour cyclistes. Ses travaux permettent également l’utilisation et l’exploitation des données de puissance en course à pied. En effet on trouve sur le marché de plus en plus de capteurs capables de fournir cette indication via des chaussures, des chaussettes ou encore des capteurs placés sur les chaussures.

Vous l’aurez compris, si un jour vous utilisez un capteur de puissance pour vous entraîner, tôt ou tard, vous entendrez parler d’Andrew Coggan. Toutefois, même si la FTP, la PN, la TSS, l’IF, la CTL ou ATL, sans oublier la TSB, peuvent sembler utiles, ça sera sans moi Coggan, car toutes ces notions ne sont pas adaptées pour une planification et une programmation juste.

Tout d’abord la FTP

Combien de temps ça dure

Vous verrez dans les livres, sur Internet, dans les magazines que, pour obtenir votre FTP, il faut  réaliser un test d’une heure. Cela vous donnera votre puissance normalisée correspondant à votre seuil d’accumulation lactique. Vous verrez également que vous pouvez réaliser un test de 20′ et la puissance que vous obtenez représente 95% de votre FTP !

Tout d’abord, pourquoi un test d’1 heure ? Pourquoi proposer un test d’1 heure si 20 minutes suffisent ? Ce qui est intéressant c’est que ni le test d’1 heure, ni le test de 20′ ne sont fiables !

Pourquoi ? C’est Andrew Coggan qui l’explique en personne sur ce blog. Pour vous résumer : il n’a jamais dit qu’il fallait faire un test d’1 heure ou de 20 minutes. Pour avoir votre FTP vous devez avoir un appareil de mesure qui contrôle vos taux de lactate pour ainsi déterminer la puissance associée à un seuil d’accumulation et ce test dure plus ou moins 1 heure. Tout ce que vous pouvez lire ailleurs est faux. Malheureusement, comme il le dit encore lui-même, il existe plusieurs livres où il est cité mais dont il n’a visiblement pas eu de contrôle sur l’édition !

Pour conclure sur le FTP : si vous n’avez pas d’appareil de mesure de lactate, vous obtiendrez une mauvaise valeur de votre FTP. C’est dommage quand on sait que toutes vos séances sont basées sur cette indication ! Sans moi Coggan n°1.

Plus tu es lourd plus tu es puissant

Si vous ne pouvez réaliser un test FTP, vous pouvez très bien l’estimer en fonction de votre poids… Sérieux !

Si encore on tenait compte de la masse maigre, mais là non, on parle de la masse totale.

La marge d’erreur est beaucoup trop grande, sans moi Coggan n°2.

La puissance normalisée

Données lissées

La PN permet d’obtenir une puissance qui s’adapte à la réponse physiologique sur 30 secondes…

Donc pour des efforts inférieurs à 30 secondes l’équation n’est pas efficace. Si vous décidez de réaliser des sprints sur 10 ou 15 secondes, le pic de puissance que vous allez dégager sur ce laps de temps, sera lissé. En effet, l’équation fera une moyenne avec les secondes précédentes à votre accélération, donc le pic de puissance sera diminué.

C’est dommage de ne pas tenir compte des efforts inférieurs à 30 secondes, sans moi Coggan n°3.

Je compte les zéros ou pas ?

Sur certains appareils, la PN peut être calculée en tenant compte ou pas des zéros. Prenons par exemple un cycliste qui roule 15″ à 200 watts puis ne pédale plus pendant 30″ puis reprend le pédalage pendant 15″ à 200 watts.

  • On ne tient pas compte des zéros.  Sa puissance normalisée sera de 200 watts, alors qu’il n’a pas roulé pendant 30″.
  • On tient compte des zéros. Ici, sa puissance normalisée sera de 100 watts.

Je n’ai pas trouvé de recommandation pour savoir ce qui est mieux, donc sans moi Coggan n°4.

Variation de puissances

Je vous invite à voir ou revoir l’exemple des deux cyclistes où je compare leur puissance normalisée à l’issue d’une épreuve de contre-la-montre. Le deuxième cycliste a fortement accéléré au deuxième tronçon ce qui l’a pénalisé pour la fin. Cela se confirme sur le calcul de la PN. Toutefois, si on déplace les différentes puissances qu’il a réalisées, en inversant, par exemple, la puissance du deuxième tronçon avec le quatrième tronçon, le résultat sera exactement le même.

Pour un cycliste cela n’a peut-être pas d’incidence mais pour un triathlète, dépasser sa FTP en fin de parcours cycliste risque de compromettre sa prestation sur la partie course à pied. Et ce n’est pas l’IF qui corrige le problème.

Donc, que j’accélère au début, au milieu ou à la fin, ça ne change rien. Sans moi Coggan n°5

Calcul de la charge d’entraînement

Comme le TSS, CTL, ATL et TSB dépendent de FTP, PN et IF, les résultats ne peuvent être qu’imprécis. Surtout qu’aucune équation ne tient compte de l’expérience ou du passif des athlètes. Le côté psychologique et environnement extérieur n’est également pas présent.

Que l’on soit pro ou amateur/amatrice, fatigué(e), légèrement malade ou en pleine forme, le TSS et donc le reste ne changera pas. Sans moi Coggan n°6.

Malgré tout

Je suis bien sévère avec Andrew Coggan et pourtant j’apprécie énormément son travail. Car avec de l’expérience dans l’analyse des séances on peut affiner le FTP, à l’aide de l’IF notamment et ainsi mieux interpréter la puissance normalisée. Si ces trois indicateurs sont correctement utilisés, le reste devient intéressant.

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