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Demi-test au Ventouxman

Ventouxman

Après une semaine de repos pour m’affûter et préparer  le Ventouxman me voilà arrivé sur les lieux. Le cadre est sympa et le Mont Ventoux impressionnant. Bien qu’un peu loin, cette épreuve est pour moi parfaite pour tester en condition réelle mon alimentation, mes sensations, ma condition physique, mon niveau physiologique, mon matériel mais également mon mental.

Autour de moi certains débattent sur la difficulté du col et tentent de déterminer lequel est le plus dur entre l’Izoard, celui de  l’Alpe d’Huez, le col de Vence ou bien sûr le Mont Ventoux. Le simple fait qu’il y ait discussion m’indique qu’il sera difficile d’arriver en haut sans y laisser des plumes.

La nuit fut bonne et reposante (merci à Stéphane et à ses parents), et nous arrivons sur les lieux du départ. Hormis quelques couacs inhérents à une première édition, qui seront sans doute corrigés l’année prochaine, l’épreuve s’annonce magnifique.

La température de l’air est déjà douce et l’eau est annoncée à 23,5°C. Dommage, j’aurais préféré sans combinaison pour tout le monde surtout que l’eau n’est vraiment pas froide. Le parcours est une boucle à faire deux fois en forme de triangle avec les bouées que l’on doit laisser sur notre gauche. L’eau est relativement translucide et se diriger est assez facile sauf lorsque l’on se trouve face au soleil au passage de la première bouée. Mes lunettes ne sont pas équipées pour m’aider à stopper les rayons du soleil et je navigue en m’aidant de mes voisins en espérant qu’ils se dirigent dans la bonne direction. Au deuxième tour, idem et mon chrono m’indique que j’ai sans doute perdu du temps lorsque j’étais face au soleil.

Le parcours vélo comporte une partie plate pour aller jusqu’au Mont Ventoux puis ensuite, ça monte ! La route est belle et sans danger mais le vent ne nous aide pas beaucoup aujourd’hui, il est même de face durant les trente premiers kilomètres. Quelques bosses agrémentent le début du parcours et nous donnent un bref aperçu de ce qui nous attend. Les jambes répondent bien, je me sens confiant pour la suite. J’arrive au dernier ravitaillement avant l’ascension. J’en profite pour bien m’asperger car il fait chaud et de là où je viens il fait en moyenne près de 10°C de moins. Je perds beaucoup d’eau, je dois veiller à bien compléter les pertes. J’aborde le col sans difficulté, ma fréquence de pédalage me convient. Je suis aux alentours de la 80ème place à ce que j’entends. Mais le Mont Ventoux n’a pas dit son dernier mot et il semble bien décidé à me montrer pourquoi beaucoup d’athlètes le craignent. Le pourcentage de la pente s’élève progressivement mais sûrement et je me retrouve rapidement avec tout  à gauche (38*28) mais ça manque de fluidité, à chaque coup de pédale je dois forcer et appuyer fort. Il n’y a plus de vent frais, je sue à grosses gouttes au point de me croire sous une douche ! Je bois et appuie sur les pédales, la tête dans le guidon, je lève les yeux de temps en temps pour voir où je vais et pour profiter du paysage mais rapidement la réalité de la course me rappelle que je dois rester concentré car il me reste encore 13 kilomètres à environ 11% ! Durant mon ascension, j’en vois plusieurs s’arrêter à la limite de la rupture, je ne peux m’empêcher de me demander : à quand mon tour ? Mais je m’accroche, on ne me double pas beaucoup, je ne suis visiblement pas le seul à m’être trompé de braquet et à avoir sous-estimé le Mont Ventoux. Seuls ceux qui ont le bon développement et ont gardé une fréquence de pédalage correcte réussissent à me passer, je sais à ce moment ce que je ferai dès la fin de cette épreuve : je dois changer la transmission de mon vélo. J’arrive en haut non sans douleurs et prends le temps de m’arrêter pour contempler ce que je viens de gravir. C’est magnifique mais je ne reste pas trop longtemps, la course n’est pas finie ; il reste 5 kilomètres de descente.

Ouf je pose le vélo mais le constat est sans appel, je n’ai plus de jambes ! De vrais bouts de bois et je dois courir avec ça. Quatre tours de 4,25 kilomètres en mode trail. Le premier tour j’arrive à le faire en courant et déjà là je ne compte pas le nombre de cailloux que j’ai percutés. J’ai beaucoup de mal à lever correctement mes pieds. Si le sol n’était pas aussi accidenté, je me déplacerais sans doute plus facilement en moonwalk… Le deuxième tour je dois marcher dans chaque bosse, le troisième, je marche aussi à chaque ravitaillement et dans le dernier je marche avant les bosses pour avoir la force de lever les jambes, je marche après les bosses pour récupérer un peu et je m’arrête complètement lorsque j’arrive pour la dernière fois devant un superbe panorama devant lequel je passe depuis tout à l’heure sans pouvoir en profiter. Je dois perdre quelque chose comme 90 places sur le parcours course à pied. Je finis tout de même car je ne suis pas spécialement fatigué en réalité, mais mes jambes sont juste cuites à cause d’une mauvaise évaluation du braquet à utiliser dans ce type de col.

Note pour plus tard : monter un pédalier de 110 avec un plateau de 34 et de 50. Installer également une nouvelle cassette 12 à 30. Avec ça je vais mouliner un max et je devrais pouvoir courir à mon niveau la prochaine fois.

2 commentaires sur “Demi-test au Ventouxman”

  1. Bonjour, merci pour ce récit. Super instructif. J’ai déjà fait plusieurs distances HIM plats, mais cette année sera mon premier Ventouxman. Et je me disais bien que j’allais devoir revoir mon braquet, mais je ne pensais pas à ce point. Je vais m’inspirer de tes conclusions.

    1. Coach Tripassion

      Si ce récit à pu t’aider dans tes réflexions pour adapter ton vélo. Surtout si tu es bon coureur de trail ça serait dommage de ne pas pouvoir courir sur ce beau parcours. Après les modifications dont je parle j’ai pu réaliser le parcours vélo de l’Embrunman sans problème ce qui m’a permis de courir et de réaliser un de mes meilleurs chrono sur le marathon d’IM.

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