Abandon ou pas ?
Vous connaissez sans doute ces quelques adages pour vous motiver et éviter l’abandon durant une compétition ou même les entraînements ?
- No pain, no gain ;
- La douleur est éphémère, l’abandon est définitif ;
- Dans le même registre, la douleur est éphémère mais la fierté est éternelle ;
- Aucun sacrifice, aucune victoire ;
- Pas de sueur, pas de succès.
Ces expressions soulignent l’idée que pour atteindre un objectif ou obtenir des résultats significatifs, il est nécessaire de faire des efforts, de surmonter les obstacles et d’accepter les moments difficiles. Elles mettent en avant l’idée que le succès et les récompenses ne sont pas obtenus facilement, mais nécessitent un travail acharné, de la persévérance et une certaine dose de sacrifice.
Toutefois, si la douleur est éphémère et que l’abandon est définitif ces deux notions méritent une réflexion approfondie. Selon moi il est bon de relativiser et de délimiter la frontière entre l’abandon nécessaire et la persévérance malgré la douleur.
Pour illustrer ce propos, [restrict …]prenons l’exemple de Chris Legh. Sur cette vidéo (en lien) , il est troisième du plus prestigieux des triathlons qui est l’Ironman d’Hawaï. Il est tellement déshydraté qu’il ne pourra plus avancer et sera finalement transporté aux urgences. Il lui restait pourtant que 50 mètres ! Bilan, les médecins devront lui faire une ablation de 10cm de son intestin suite à une colite ischémique ! Heureusement sa carrière ne s’est pas arrêtée là, mais il ne reviendra jamais à Hawaï.[/restrict]
La douleur est-elle seulement physique ?
Par ailleurs, il convient de souligner que la douleur ne se limite pas uniquement à sa dimension physique. Elle peut également être de nature psychologique. Si persister au-delà de la douleur physique entraîne une blessure grave demandant plusieurs semaines, mois ou années à guérir et/ou ultérieurement l’abandon de la pratique sportive il est légitime de se questionner sur l’intérêt de se soumettre à une souffrance qui, finalement, fait disparaître le plaisir.
Ainsi, se pose la question fondamentale de la signification de l’effort et de la souffrance. Est-ce que la souffrance endurée pour atteindre nos objectifs est une condition nécessaire à l’épanouissement dans la pratique sportive ? Ou bien, est-il préférable de trouver un équilibre entre la poursuite de nos aspirations et la préservation de notre bien-être, tant physique que psychologique ?
Alors, je fais quoi ?
Dans cette quête de sens, il devient crucial de distinguer les limites de notre corps et de notre esprit, de comprendre nos motivations profondes et de prendre en considération notre bien-être global. Parfois, il peut être nécessaire de faire preuve de sagesse et de discernement pour savoir quand persévérer malgré la douleur et quand se préserver en évitant la blessure ou pire. Une telle réflexion exige une connaissance de soi approfondie, ainsi qu’une clarté sur nos valeurs et nos priorités.
En fin de compte, il appartient à chaque individu de trouver son propre équilibre entre la poursuite de ses objectifs et la préservation de son bien-être. La souffrance peut être un chemin vers la grandeur, mais il est essentiel de reconnaître ses limites et d’être attentif aux signaux que notre corps et notre esprit nous envoient. Une approche équilibrée et réfléchie nous permet de continuer à pratiquer un sport qui nous passionne tout en préservant notre plaisir et notre épanouissement personnel.
C’est pourquoi je préfère ces adages :[restrict …]
- Le combat est éphémère, mais la leçon apprise est éternelle ;
- La difficulté est passagère, mais la détermination est permanente ;
- La douleur d’aujourd’hui est la force de demain.[/restrict]