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Cyclisme – Duo Normand

Cyclisme – Duo Normand

NormandC’est l’avant dernière compétition de la saison 2018 et j’en profite pour tester de nouvelles disciplines. Pour ce  Duo Normand, l’exercice semble similaire à la partie vélo d’un triathlon distance M. En effet c’est un effort où il faut rester le plus possible en position aéro sur une distance de 57,800km. Sauf que là nous seront deux, mais surtout je n’aurai pas nagé avant et il n’y aura pas de course à pied après.

Stratégie

Le fait d’être deux change déjà beaucoup de choses. On peut établir une stratégie de relais pour savoir qui sera le plus souvent en aspiration abri. Dans notre cas de figure, mon binôme, Cédric, est beaucoup plus fort que moi. Il est catégorie 3 et développe plus ou moins 100 watts de plus que moi. Conclusion, il sera devant tout le temps !

Autrement dit, lorsque lui se trouve dans une zone d’effort qui se situe près de son seuil anaérobie, je le suis également mais en restant derrière lui bien protégé. En restant à l’abri j’économise entre 50 et 100 watts (selon le dénivelé et le vent). Le moindre écart de ma part et je bascule dans une zone d’intensité que je ne peux tenir que 3 à 6 minutes.

Cette dernière information est importante car dans chaque côte la résistance ne provient plus principalement de l’air, mais de la gravité contre laquelle il faut lutter pour monter. Dans ce cas nous développons plus ou moins la même puissance, sauf que lui, à 400 watts il est facile, alors que moi je suis au taquet. Cédric a d’ailleurs très vite compris qu’au-delà de 400 watts, je ne pouvais pas tenir plus d’une minute. En restant à 400 watts dans des côtes qui durent moins de 6 minutes, je pouvais rester dans sa roue et profiter de l’aspiration abri. Au-delà de 6 minutes, il devait ralentir pour ne pas me voir exploser.

Enfin, on a prévu de courir en négative-split. Ce qui signifie que la deuxième moitié du parcours se fait une intensité plus importante que la première moitié.

La course

Une fois la stratégie mise en place pour ce Duo Normand, le jeu est simple. Cédric gère la course en fonction de mon niveau en faisant attention aux trajectoires et en m’indiquant les pièges de la route. Et moi je le colle au plus près pour rester protégé et prendre une douche de boue à chaque flaque d’eau.

Caroline nous suit en voiture avec quelques roues de rechange en cas de crevaison. Une véritable petite équipe « pro ».

Première moitié

Le début du parcours se fait avec encore quelques gouttes de pluie mais surtout du vent. Il y a également une série de petites bosses pendant 10 km. Je dois avouer que je ne vois absolument pas passer le temps. Tout va très vite. Mon champ de vision est très réduit. Je fixe mon regard sur Cédric pour anticiper le moindre de ses mouvements. Je regarde également les pignons de sa roue arrière pour adapter mon développement au sien et être toujours bien synchrone avec lui.

Deuxième moitié

Arrive la mi-parcours du Duo Normand et la pluie s’est arrêtée mais pas le vent. C’est assez surprenant de voir les kilomètres défiler à cette vitesse. On se dit que finalement c’est facile… Mais non car Cédric applique le plan à la perfection et à chaque coup de pédale je sens qu’on n’est pas là pour se faire une balade !

Pour la suite du parcours, je dois adapter ma façon de penser, non pas comme un triathlète, car là je suis un cycliste et il n’est pas question de faire la moindre économie d’énergie pour courir ensuite. Donc chaque côte se monte à fond. Vent de face Cédric ne plaisante pas non plus et je dois bien rester accroché à lui. Il n’y a que dans les descentes que je peux souffler un peu.

Il nous reste 3 kilomètres et il a dans son collimateur une équipe que l’on rattrape. Je peux vous garantir que je n’ai jamais appuyé aussi fort et aussi longtemps sur des pédales. Pendant qu’il m’encourageait je dépassais allègrement les 450 watts, j’étais à la limite de la rupture mais on revenait alors il fallait tenir bon. Dernière descente à fond, on ne calcule plus rien. Tout est à droite et on écrase les pédales. On n’a pas réussi à les doubler mais au classement on était forcément devant.

Ouf, fin de course

Un contre la montre de cyclisme en duo est quelque chose qui demande plus d’attention qu’un simple triathlon. La débauche d’énergie est plus importante. La tactique de course est une composante essentielle. La gestion de l’effort est différente mais au final c’est un exercice très intéressant pour le triathlon.

J’ai également découvert une très belle organisation encadrée par des bénévoles passionnés par ce sport et pour leur épreuve du Duo Normand. Cela se sent et c’est très agréable. Pour cela je leur dis un grand merci. (Je précise que j’avais une licence de cyclisme, un triathlète ne peut pas s’inscrire sur ce type de course sinon).

Je tenais à remercier Guillaume qui m’a prêté une tenue de cycliste aux couleurs de Pont-sur-Yonne spécialement pour cette occasion. Une tenue spécifique pour ce type d’exercice avec manches longues pour améliorer l’aérodynamisme.

Pour Caroline aussi se fut un exercice bien différent puisqu’elle était en voiture durant toute la course pour nous suivre. C’est à la fois sympa mais frustrant car seule, elle ne pouvait pas prendre plus de photos dans de bonnes conditions. Un grand merci à elle pour avoir bravé, la pluie, le vent et le froid car au final, compte tenu de l’effort produit, Cédric et moi, nous n’avons pas eu froid. La présence de Caroline juste derrière nous était un énorme plus car la circulation n’était pas fermée. Autrement dit, à n’importe quel moment, une voiture pouvait débouler derrière nous. Avec Caroline qui nous protégeait derrière, les véhicules sont obligés de ralentir avant de nous doubler. Une sécurité non négligeable.

Pour conclure, ce fut une bien belle expérience partagée avec Cédric et je le remercie beaucoup pour cela (même si je l’ai insulté durant certaines côtes, je garde un très bon souvenir de ce Duo Normand).

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